Yoga et mieux-être

Voici quelques extraits du livre du Dr. Thierry Janssen « La solution intérieure » au sujet des nombreux bien-faits du yoga, dont l’amélioration de la régulation émotionnelle (vers la fin).

Issu de la racine sanskrite yug qui signifie « réunir », le yoga rassemble différentes pratiques destinées à unifier le corps et l’esprit, à intégrer l’individu et son environnement. Equilibre mental et homéostasie physique sont ses objectifs principaux.

Postures, techniques respiratoires et méditation constituent l’essentiel de sa pratique.

En Occident on oublie souvent qu’en plus il convient de respecter un ensemble de règles diététiques, d’habitudes et de comportements tout aussi importants pour la santé que les exercices respiratoires et les postures physiques. Le yoga devient alors une voie de développement personnel, l’occasion d’une profonde compréhension de soi.

En Orient, la pratique du yoga ne se limite pas aux postures, asanas, et à la respiration, pranayama

Simple pratique méditative pratiquée en position assise, le raja yoga des origines s’est enrichi d’un grand nombre de postures ou asanas qui constituent le hatha yoga. Plus physique, cette forme de yoga est la plus répandue aujourd’hui.

Ha signifie le soleil, tha la lune. Rencontre des opposés, du jour et de la nuit, du masculin et du féminin, de la tension et du relâchement.

Chaque posture est l’occasion d’un étirement, d’une flexion ou d’une torsion qui favorisent la flexibilité de la colonne vertébrale, assouplissent les articulations, activent les flux sanguins et nerveux, mobilisent les organes et alignent le corps(…).

Comme dans les techniques de Feldenkrais ou Alexander, il s’agit de ne jamais forcer mais progressivement, de prendre conscience des tensions. Le maintien des postures pendant un certain temps entraîne l’esprit à la persévérance et à la concentration. Il s’ensuit une véritable méditation.

Les techniques respiratoires, pranayama, augmentent l’oxygénation du sang, mobilisent davantage d’énergie et stimulent le système parasympathique. Le cœur se ralentit et les muscles se détendent.

Inutile de chercher la perfection ou le défi. Les bien-faits du yoga sont ailleurs

Le fait de se concentrer sur le rythme respiratoire favorise la prise de conscience de soi dans l’instant.

L’esprit s’apaise et se clarifie. Les émotions positives prennent le dessus.
On apprend alors à accepter son corps tel qu’il est, façonné par notre histoire. La voie que propose le yoga est donc celle de l’écoute et du respect de soi. C’est aussi celle du changement car, au fil de la pratique, tandis que la rigidité fait place à la fluidité, on découvre l’étonnante plasticité du corps et de l’esprit.

Une étude réalisée chez des étudiants en médecine a montré que ceux qui pratiquaient le yoga en période d’examens mentionnaient une diminution significative de leur stress et obtenaient une diminution significative de leur stress et obtenaient de meilleurs résultats. (…)

Plusieurs études, réalisées notamment en Inde, ont montré que la pratique du yoga pouvait abaisser le taux des lipides nocifs pour les artères et augmenter l’activité antioxydant qui protège contre les lésions vasculaires.

De plus, cette pratique entraîne souvent un changement des habitudes alimentaires, un arrêt de la consommation de tabac et une vie plus détendue qui, associés à la diminution du tonus sympathique et à l’accroissement de l’activité parasympathique, réduisent la pression sanguine.

Le yoga comme outil de connaissance de soi, de changement

La démonstration des effets positifs du yoga est convaincante : amélioration de la fonction respiratoire (…), assouplissement tendineux et tonification musculaire, meilleure irrigation des organes, stimulation digestive efficace pour lutter contre la constipation.

Une étude a même montré qu’en cas de côlon irritable, certains exercices de yoga étaient plus efficaces que les médicaments pour lutter contre les diarrhées. (…)

Nous respirons mal. Souvent stressés, nous sommes dominés par l’influx nerveux sympathiques.

Notre souffle est court, rapide et superficiel. L’oxygénation des globules rouges est médiocre, la circulation sanguine est ralentie et la quantité d’énergie disponible pour les cellules de l’organisme est faible. La souffrance corporelle qui s’ensuit accroît notre stress. Nous respirons encore plus mal. Le cercle devient vicieux, il est non conscient.

N’ayant séparé le corps de l’esprit, l’Orient possède des techniques efficaces pour briser ce cercle infernal.

Yoga et régulation émotionnelle

La respiration est le seul mécanisme biologique qui puisse être inconscient ou conscient, volontaire ou automatique. (…) Une profonde inspiration suffit pour augmenter les influx parasympathiques. La balance nerveuse se rétablit, l’oxygénation du sang augmente, les cellules engendrent davantage d’énergie et le corps se relâche, soulagé. (…)

La Bhagavad-Gita est un des écrits fondamentaux de l’hindousime et souvent considéré comme un « abrégé de toute la doctrine védique ». Ce récit n’a cessé d’imprégner la pensée indienne tout au long des siècles

Je me rappelle mon étonnement en constatant l’influence immédiate que cette technique 2/1, expirer deux fois plus longtemps que ne durait l’inspiration, exerçait sur mon stress. L’explication est pourtant simple : le déséquilibre entre l’expir et l’inspir fait pencher la balance neurologique en faveur du système parasympathique (celui du repos, de la détente). Le relâchement obtenu est donc profond. De plus, l’attention nécessaire pour maintenir ce rythme particulier plonge le mental dans un état méditatif très apaisant. Respirer de la sorte fut pour moi un outil précieux, notamment en salle d’opération, quand j’étais confronté à des cas particulièrement difficiles.(…)

Les yogis ne racontent donc pas de fables, il est possible d’interférer avec le fonctionnement du cerveau simplement en modifiant la respiration. Et pour cause, les cavités nasales sont en relation étroite avec l’hypothalamus, lieu de la régulation sympathique / parasympathique et élément central du cerveau émotionnel. De plus chaque hémisphère cérébral est impliqué de manière spécifique dans la gestion des émotions. On comprend alors qu’un changement de dominance nasale puisse modifier la dominance cérébrale et, de là influencer l’équilibre du système nerveux autonome, l’état émotionnel et le fonctionnement du corps tout entier.

La psychologue américaine Dorlene Osowiec a montré que les individus sereins et capables de se réaliser positivement avaient un cycle nasal beaucoup plus régulier que celui des individus peu épanouis, anxieux et manifestant de nombreux symptômes liés au stress.

(Les sources des études citées dans ce document sont consultables dans le livre)

Thierry Janssen « La solution intérieure – Reveillez le potentiel de guérison qui est en vous » Fayard, 2006

Voir aussi: Applied Polyvagal Theory in Yoga | Embodiment Strategies for Trauma Recovery Dr. Arielle Schwartz

Sources Youtube

en anglais : Yoga with Adrienne, Yoga Journal. Cat Meffan

En allemand : Yoga mit Mady (Vinyasa)

En français: Elle | Yoga Ashtanga debutant

Images: Getty images – Jordan Siemens, Martin Puddy